Pour répondre aux objectifs fixés par les lois EGalim et AGEC, les services de restauration collective doivent trouver une alternative au plastique.

La matière plastique est un polymère mélangé à des additifs, des colorants et des charges. À l’heure actuelle, le plastique est utilisé pour tout et partout pour sa praticité, sa robustesse et sa transparence.

Omniprésent dans les cuisines des collectivités, on retrouve du plastique aussi bien dans les contenants que dans la cuisson sous vide.

Pourquoi réduire le plastique dans les services de restauration collective ?

Depuis plusieurs années, une lutte est menée contre le plastique. Ce matériau non biodégradable prend plus de quatre cents ans avant de se dégrader. Lorsqu’il n’est pas recyclé, il atterrit dans la nature, contaminant ainsi la chaîne alimentaire.

Aujourd’hui, près de 400 millions de tonnes de plastique sont produits (2022) à base d’hydrocarbures fossiles.

En plus de former un 7^ème continent, le plastique peut être nocif pour la santé. En effet, certains additifs et microparticules présentes dans le plastique peuvent être toxiques lorsqu’ils sont ingérés (souvent à notre insu). La création du plastique est elle-même extrêmement polluante et dangereuse. Pour cela, du naphta, ayant été extrait de pétrole raffiné, est travaillé dans une usine pétrochimique afin de le transformer en plastique.

C’est pour ces diverses raisons que des règlementations ont été mises en application sous la forme de lois. Ainsi, en incitant les organismes à trouver de meilleures alternatives, l’utilisation de plastique deviendra moins fréquente.

La loi EGalim et la loi AGEC

La loi EGalim

Promulguée en 2018, la loi EGalim annonce un plan de réduction par substitution du plastique en trois étapes :

• Etape 1 : interdiction de la mise à disposition des ustensiles en plastique à usage unique (du 1^er janvier 2020 au 31 juillet 2021).
• Etape 2 : pour tous les territoires ayant accès à de l’eau potable (et hors restrictions d’eau), il est interdit d’utiliser des bouteilles d’eau en plastique pour les services de restauration collective scolaire (au 1^er janvier 2020).
• Etape 3 : interdiction d’utiliser des contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en plastique pour les restaurants collectifs scolaires, universitaires et les établissements d’accueil d’enfants de moins de 6 ans (au 1^er janvier 2025 ou au 1^er janvier 2028 pour les collectivités territoriales de moins de 2000 habitants).

Pour venir renforcer et préciser la loi EGAlim, la loi AGEC est promulguée en 2020.

La loi AGEC

La loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC), a été promulguée le 10 février 2020. Le principal objectif de cette loi est de transformer notre économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) en une économie circulaire, incluant le recyclage et la réutilisation.

La loi AGEC se scinde en cinq grands axes :

1. Sortir du plastique jetable ;
2. Mieux informer les consommateurs ;
3. Lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire ;
4. Agir contre l’obsolescence programmée ;
5. Mieux produire.

Cette loi a pour objectif de limiter les déchets et de préserver les ressources naturelles. Si elle vise principalement le portage de repas à domicile, sa vocation d’accélérer le changement de modèle de production et de consommation, nous concerne tous.

Les premiers pas pour réduire le plastique dans les cuisines

Il est possible de mettre en place de petits gestes pour faire un pas de plus, vers la réduction du plastique au sein des services de restauration collective.

Ne plus proposer de gobelets et de couverts en plastique

Même si la vaisselle servie dans les restaurants scolaire est habituellement réutilisable, il peut arriver que de la vaisselle jetable soit utilisée.

Dans ce cas, il existe aujourd’hui des options en bambou ou en bois, bien plus respectueuses de l’environnement.

Faire le tri et recycler un maximum

De nombreuses entreprises spécialisées dans la gestion des déchets pourront vous aider à mieux les trier et ainsi permettre à vos déchets en plastique d’être correctement recyclés.

Depuis le début d’année 2023, les consignes de tri des déchets ont été simplifiées pour inciter au recyclage. Désormais, tous les produits ménagers, propres ou sales, sont à mettre au tri en plus des déchets tels que les bouteilles en plastique, les conserves et les cartons.

Ne plus distribuer de bouteilles d’eau

La distribution de bouteilles d’eau étant désormais interdite, vous pourrez privilégier les fontaines à eau avec des verres ou gourdes réutilisables.

De plus en plus démocratisées, il existe aujourd’hui une multitude de tailles et de couleurs pour ces récipients faits d’acier ou de verre. Plus solides, plus durables et plus écologiques, les gourdes sont une excellente alternative aux bouteilles en plastique.

Limiter l’achat de desserts ou d’aliments emballés dans des sachets en plastique individuels

En privilégiant les produits vendus en grandes quantités dans un seul emballage plastique, cela permettra de limiter le nombre de sachets fabriqués pour être par la suite jetés à la poubelle

Ainsi, dans la mesure du possible, il peut être plus intéressant de privilégier les fromages à la coupe ou de servir des desserts lactés en ramequins individuels en prenant des conditionnements plus importants quand cela est possible (exemple : fromage blanc en seau de 5kg ou encore crème dessert en boîte 5/1).

Utiliser des ustensiles en d’autres matériaux que le plastique

Vous pourrez par exemple opter pour du matériel en verre, en céramique, en inox ou bientôt en « nouveau » plastique.

Le polyhydroxyalcanoate, aussi appelé « nouveau » plastique, est actuellement en train d’être conçu par des chercheurs. L’objectif du projet Glopack est de créer un nouveau plastique recyclable et qui pourra être biodégradable sans aucun effet néfaste pour l’environnement.

Qu’en est-il des contenants alimentaires ?

À l’heure actuelle, les substituts du plastique pour les contenants de cuisson, de réchauffe et de service sont l’inox, le verre, la porcelaine ou encore la céramique. Cependant, des expérimentations sont en cours afin de valider leur mise en œuvre opérationnelle et des études sont menées pour identifier de nouvelles solutions de substitution d’ici 2025.

Il faut par ailleurs être conscient que tout changement de matériau entraînera des conséquences organisationnelles, humaines et financières. Chaque organisme devra s’employer à faire les adaptations nécessaires en fonction de sa situation.

En effet, changer les équipements et adopter une politique de diminution du plastique demande des moyens financiers importants.

Ce bouleversement au sein des cuisines pourra éventuellement être accompagné de formations pour les professionnels et de certains ajustements pour que cette transition se déroule dans les meilleures conditions possibles.

Si vous souhaitez en apprendre plus, vous pouvez nous contacter par téléphone au 05.56.40.69.99.